L’enfant des camps
Francine Christophe avec Pierre Marlière
2021 – Grasset
La voix donne de l’espoir et le chant donne de la vie. Toutes ensemble, enfermées dans un camp en France, elles existent. La force et le bonheur de sortir ces sons chantés est un exutoire pour soi même comme voir la danse des visages lors de ces modulations. Pousser le son qui sort la gorge et tient la note, galvanise. Cette communion est commune à tous les peuples.
Quand on plonge dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, l’idée même qu’on ait pu chanter là-bas, dans les camps, semble incongrue, un peu folle. Où trouver la force, sinon l’envie, de chanter quand l’horizon est si sombre et l’avenir incertain ? Pourtant j’ai chanté. Une petite fille de neuf ans a chanté dans les camps. Parce que l’art est le meilleur antidote au malheur, et la voix le plus vieil instrument de musique à disposition des hommes. Je n’étais pas la seule. Bien sûr, on n’imagine pas chanter à Auschwitz. Mais dans les camps en France, c’était possible.